Kukuh, c'est nous !: Galungan et Kuningan à Kukuh

Aujourd'hui, si nous sortions un peu du chantier ? Surtout que nous avons de belles photos à vous montrer...

Ici, tout s'organise autour du spirituel…
Quelques explications, donc, pour mieux apprécier les images...

Les Penjors décorent toutes les rues.
Ils représentent la queue du Barong.

Galungan est une des fêtes religieuses les plus importantes du calendrier balinais.

Tous les 210 jours, elle célèbre la victoire du Bien sur le Mal.

Les esprits des ancêtres descendent alors sur Terre. Les Balinais se doivent de les accueillir par leurs prières et offrandes.

Puis, 10 jours plus tard, lors de la fête de Kuningan, les esprits repartent.

Le Barong, créature bienfaitrice et vénérée.

Pour célébrer ce cycle de 10 jours :

un Penjor est planté à l'entrée de chaque maison (pour une durée de 42 jours),
le barong (animal mythologique, chef des forces du Bien) parade de temples en temples,
les habitants festoient, et se rendent au village familial pour s'y retrouver.

Agung, notre entrepreneur, nous a donc invité chez lui, dans la maison familiale, pour Galungan.
Waouh, quelle chance de pouvoir participer à cette fête ! C'est un rendez-vous aussi important que Noël (les cadeaux en moins) !

La maison balinaise est une véritable maison familiale. Dans ce lieu, est érigé le temple... familial, dans lequel on trouve des autels dédiés aux ancêtres... de la famille.

Tous les membres de la famille y ont leurs quartiers (un petit pavillon particulier, en quelque sorte). Pour ceux qui n'y vivent pas à l'année, parce qu'ils travaillent à la ville par exemple, leur "pavillon" y est réservé.
La famille d'Agung comprend 30 personnes (ses parents, soeurs, et les enfants...) ; elles peuvent y être accueillies simultanément.

Pour les grandes fêtes (Galungan, Kuningan, et Nyepi, le Nouvel An), qui sont ici des jours fériés, chaque Balinais se doit de passer un moment de la journée dans la maison familiale, pour y prier au temple.
La journée se déroule... à la balinaise. Chacun arrive au fil de la journée, sans horaire particulier, reste un moment plus ou moins long, vaque à ses occupations. Au fil des arrivées, chacun va prier au temple, croiser les autres membres de la famille, partager un repas... tout cela en ordre dispersé.

C'est donc revêtus de nos plus beaux habits de fête que nous sommes allés dans la maison familiale d'Agung, située à Sangeh, à quelques kilomètres au Nord-Est de Kukuh, avec Grégoire, un ami en stage qui a réalisé la vidéo de notre terrain (cf. article publié en mai).

Pour profiter pleinement de ces moments, nous avons choisi de ne pas prendre de photos. Celles que vous allez découvrir sont d'Agung... qui est aussi un talentueux photographe (la preuve !).

Nous avons été accueillis comme si nous faisions partis de la famille, chacun conversant avec nous (en Indonésien, bien sur... et un peu en Anglais, aussi).
Le père d'Agung, arrivé plus tard, nous a également "officiellement" accueilli également.

Très vite, nous sommes allés prier au temple.

Dans l'hindouisme balinais, les prières peuvent se distinguer en trois catégories :
1. pour demander un bienfait,
2. pour remercier un mortel ou un divin,
3. pour se confesser,

Mais elle est aussi l'accompagnement de pratiques rituelles comme la méditation.

La prière que nous avons faite s'est déroulée ainsi :

on reçoit quelques goutes d'eau bénites, aspergée à l'aide d'une fleur,

on prie les mains vides,

puis, 3 fois successivement avec 3 fleurs différentes que l'on porte ensuite aux oreilles, et dans les cheveux,

enfin, une dernière fois les mains vides,

on boit l'eau bénite, 3 fois,

on colle quelques grains de riz sur le front, puis à la base du cou.

C'est la mère d'Agung qui officie.

Mais assez de bla-bla… Place aux photos d'Agung qui vous laisseront entrevoir la profondeur du moment...

De gauche à droite : Laurent, un beau-frère d'Agung, Grégoire, Dom, la mère d'Agung.

Ensuite, nous avons partagé le repas avec Agung, ses enfants et sa femme vaquant à leurs occupations (les garçons à la Playstation...).
Un des mets de fête est le lawar : un plat à base de légumes finement coupés, de noix de coco, et de viande, cuisiné la veille ou le matin même. On y rajoute du Babi Guling (porc rôti), des sates (brochettes de viande), et du riz blanc. Miam, c'est délicieux !

Exemple de Lawar au porc - photo internet non-contractuelle ;-).

Et après le repas, direction le chantier pour y déposer nos offrandes à notre temple provisoire. Cette fois, la prière se réduit à une moment de silence.